Piacenza Cashmere

Piacenza Cashmere : les tissus précieux à l’honneur

Le logo figure un chardon, le moyen le plus délicat, le plus sûr et le plus constamment utilisé pour carder la laine, et particulièrement les laines précieuses. Le symbole de Piacenza Cashmere depuis 1733, date de la première archive conservée à Pollone (un incendie déclaré en 1812 ayant fait disparaître une partie des documents familiaux). Il faut comprendre qu’à l’origine, toutes les opérations liées au travail de la laine, de la filature au tissage et au finissage, étaient réalisées à domicile par les habitants de la région.

C’est Carlo Antonio Piacenza qui, à l’aube de la première révolution industrielle, va offrir une nouvelle impulsion à l’entreprise, d’abord en ouvrant deux nouveaux sites, puis, aidé de son fils Giovanni, en mécanisant progressivement la production. Quant à la prédilection de Piacenza pour le cachemire, elle est intimement liée à l’histoire de Mario Piacenza, alpiniste émérite (il gravit le mont Cervin en 1911), tombé littéralement amoureux de cette matière au cours d’une expédition en Chine (pour plus de détails sur la chronologie de Piacenza 1733, voir notre article de 2012). Fratelli Piacenza est aujourd’hui incarnée par la 14ème génération de Piacenza impliquée dans l’entreprise, la 9ème à diriger l’activité de A à Z.

Il y a deux semaines, j’ai eu la chance d’être invité à visiter l’usine ultra-moderne de Pollone. L’occasion d’un reportage rare, que les lecteurs de Milanese Special Selection apprécieront, je l’espère, autant que moi.

Piacenza Cashmere

Piacenza Cashmere : visite de l’usine en images

Commençons par la fin, c’est-à-dire par le produit fini, en l’occurrence ici de la vigogne, symbole de l’excellence des qualités produites par Piacenza.

Piacenza Cashmere - vicunaPiacenza Cashmere - vicuna

Les photos qui suivent montrent des mélanges laine/cachemire, étant entendu que l’entreprise travaille quasiment toutes les fibres, de l’angora au poil de chameau, du lin au mérinos australien ; étant entendu également qu’au chapitre des laines peignées, ne figurent au catalogue que des grades élevés, Super 150’s et supérieurs.

Piacenza CashmerePiacenza Cashmere

Réceptionnée à l’usine pour un premier contrôle, la matière brute est filée et teinte non loin. Piacenza dispose également d’unités de teinture en interne pour les tissus réalisés à partir de fils écrus. Chaque lot reçu donne lieu à un test afin de vérifier la finesse et la résistance de la fibre, mais aussi la conformité de la livraison.

Piacenza CashmerePiacenza Cashmere

Etape indispensable, l’ourdissage est également la plus spectaculaire. Placées dans de grandes cages métalliques, les innombrables bobines utiles à la préparation sont patiemment dévidées jusqu’à former la future chaîne du tissu. Une chaîne vérifiée avec la plus grande méticulosité. Un fil cassé, et toutes les opérations ultérieures risqueraient d’être compromises. Ci-dessous, le rouleau prêt à l’emploi. Le dessin du tissu s’y lit déjà en filigrane.

Piacenza CashmerePiacenza CashmerePiacenza Cashmere

De nos jours, les bras pneumatiques ont remplacé les antiques navettes et s’échangent le fil de trame au centre du métier à tisser à une vitesse difficilement concevable. Pour mieux vous faire comprendre le fonctionnement de la machine, le préposé est d’ailleurs contraint d’immobiliser celle-ci à l’instant où les deux bras se rejoignent.

Piacenza CashmerePiacenza Cashmere

Les finissages, nombreux, dépendent du toucher souhaité par le concepteur du tissu. Dans cette grosse machine, le tissu brut, encore rêche, est plongé dans une solution savonneuse et happés par de puissants rouleaux. Il en ressort adouci et amolli. Mais ce n’est peut-être que le début de sa transformation. Dernière étape, les tissus précieux sont placés à sécher 24 heures dans une pièce réfrigérée.

Piacenza CashmerePiacenza CashmerePiacenza CashmerePiacenza Cashmere

Les chardons, rangés à la main sur des rails, exactement comme dans l’ancien temps, sont placés sur des machines modernes. Ce procédé, dix fois plus long que le cardage métallique, est un gage de douceur et de durabilité. Il est réservé au cachemire et à la vigogne.

Piacenza Cashmere

Des contrôles qualité ont lieu à chaque étape de la fabrication. Les défauts, parfois quasiment invisibles, sont notés à la main puis reportés au moyen d’une fiche informatique, soit pour correction lorsqu’une correction est possible, soit pour indiquer au client les endroits à ne pas prendre en compte.

Piacenza CashmerePiacenza CashmerePiacenza Cashmere

Le traitement de l’eau utilisée tout au long de la fabrication représente un aspect très important. Depuis les années 1980, Piacenza Cashmere dispose de sa propre centrale d’épuration attenante à l’usine. Plus incroyable, la société est habilitée à reverser cette eau après traitement. Ci-dessous, le document officiel autorisant l’entreprise à utiliser l’eau du torrent voisin. C’était en… 1750.

Piacenza CashmerePiacenza Cashmere

Le site de Pollone, à quelques kilomètres de Biella. 200 personnes y travaillent en permanence. Comparé aux géants du secteur, Piacenza Cashmere produit peu, quelques centaines de milliers de mètres par an. Des quantités qui témoignent de la volonté de la famille de se concentrer sur le haut de gamme et de privilégier le service.

Piacenza CashmerePiacenza 1733 - Alashan Cashmere

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