Francesco Maglia, poète du parapluie

Dans les allées du Pitti Uomo, il y a les icônes innombrables, que l’on aura tôt fait d’oublier, et il y a – c’est plus rare – quelques légendes. Francesco Maglia appartient sans conteste à la seconde catégorie. L’homme est habité par sa passion, et il connaît son métier sur le bout des baleines. À son domicile, d’innombrables photos, illustrations, publicités tapissent les murs, toutes dédiées à l’univers du parapluie – pas moins de 3000 pièces en tout. Combien de « concurrents » ? Combien de confrères, faudrait-il dire. Moins de cinq. Mario Talarico à Naples, Michel Heurtault à Paris… Leur production est plus limitée. Un peu moins de 30 000 parapluies sortent chaque année des ateliers Maglia. Ils sont vendus dans les meilleures boutiques, revêtus souvent de grands noms (impossible de les citer ici). Par extraordinaire, la marque Francesco Maglia existe aussi, elle s’est ouvert un chemin dans le cœur des amateurs de beaux objets. Les plus exigeants n’hésiteront pas à passer commande d’un parapluie « sur mesure ». Quant aux autres, ils n’ont que l’embarras du choix.

Francesco Maglia Milano

Francesco Maglia, fabricant de parapluies de père en fils depuis cinq générations

La famille Maglia est fiancée à la pluie depuis 1854, depuis qu’un premier Francesco Maglia, après avoir appris le métier chez un fabricant de parapluies de Montichiari, émigra à Pavie où il fonda, à dix-huit ans, sa société. Ladite société, transférée à Milan, d’abord Corso Genova en 1876 puis via Ripamonti depuis 2003, est aujourd’hui dirigée par la cinquième génération de Maglia. Tandis que Francesco (dit « Chino ») sillonne l’Europe pour visiter les clients, son frère Giorgio et sa belle-sœur Laura s’occupent de la production. Comme il est de tradition dans la famille, le fils aîné de Giorgio et Laura a été prénommé Francesco.

Le Francesco que j’ai eu la chance de rencontrer est un ambassadeur comme toutes les marques en rêveraient. Ancien chasseur alpin, ex-pilote automobile vainqueur du rallye de Sardaigne en 1968, il a le contact facile et l’autorité naturelle des élégants que l’élégance ne contraint pas. Sans parler de l’expérience et du savoir-faire…

Francesco Maglia

Comme on peut le deviner, Francesco Maglia a un tropisme pour l’Angleterre, le tweed, et, bien entendu, la couleur verte.

Comment reconnaître un parapluie Francesco Maglia ?

Rien de plus simple. Le style, d’abord, souvent copié, rarement imité, est un savant mélange de goût anglais et de chic italien ; la structure du parapluie ensuite : dans bon nombre de cas, la poignée et la tige sont faits d’une seule et même pièce de bois (marronnier, érable, frêne, orme, noyer, noisetier, cerisier, bambou, etc., etc.). 70 étapes manuelles sont nécessaires à la fabrication d’un parapluie. « Pour confectionner des tiges et des poignées en bois les plus solides possible, les arbres doivent être coupés à l’automne. La poignée est ensuite cintrée, travaillée en autoclave et mijote dans un four pendant une semaine pour conserver sa forme. On la plonge ensuite dans de l’eau salée. Puis le parapluie est monté autour de la tige. » (Marine de la Horie, Le Point, 30/03/2011) Les tissus (polyester, coton ou mélange des deux) sont dessinés et tissés (non imprimés) dans un atelier de Côme qui se plie aux exigences de « Chino ».

Couleurs unies, rayures craie, pois, motifs tartan : assortir son parapluie à sa mise est aussi facile qu’un jeu d’enfant. À titre personnel, j’avoue avoir un faible pour les poignées gainées de cuir.

Francesco Maglia ombrelliparapluies Francesco Maglia

Un beau parapluie ne saurait mentir. Une fois ouvert, la moindre imperfection s’y dessine aussitôt par transparence. Le choix des matériaux est primordial. Il est rendu plus difficile par la disparition progressive des fabricants traditionnels, dont le nombre limite le volume d’affaires des sous-traitants. Pour fixer un peu les idées, précisons qu’un parapluie d’origine chinoise comme on en voit tant, coûte à peine plus cher en prix de gros que l’une des baleines d’un parapluie Francesco Maglia.

Mon exemplaire personnel

Qui m’a déjà valu une multitude de compliments spontanés.

Francesco Maglia 1854Francesco Maglia 1854Francesco Maglia ombrelliFrancesco Maglia ombrelliFrancesco Maglia ombrelli

Courez acheter un parapluie Francesco Maglia ! Vous ne verrez plus jamais la pluie comme avant.

Ombrelli Maglia
Via Ripamonti, 194
20141 Milano
Tél. : +39 (0)25 69 69 77
E-mail : info@ombrellimaglia.it, dittamaglia@inwind.it

Site : http://www.ombrellimaglia.it.

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2 Responses to Francesco Maglia, poète du parapluie

  1. Mossiat dit :

    Ah qu il est bon de voir un artiste passionné qui fait du beau.
    J ai acheté un de vos parapluie gainé de cuir chez dupuis en Belgique.
    J ai vu sur le smarphone de dupuis que vous étiez élégament habillé de couleurs.
    J aimerais voir un pareil magasin de vêtements colorés ici en Belgique.
    Merci d exister

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