Bernard Zins, pantalonnier, Paris

Je dois l’avouer en commençant, j’ai acheté mon premier pantalon Zins il y a plus de quinze ans. À cette époque, Bernard Zins était considéré à juste titre comme le roi du pantalon en France, ou, s’il faut le dire ainsi, comme « le dernier des Mohicans » dans un paysage industriel désolé : songez qu’au temps de sa splendeur, la maison Zins possédait sa propre usine, employait quelque 500 ouvriers et diffusait ses pantalons des Etats-Unis au Japon – sans parler de la sous-traitance. La suite est malheureusement connue. Liquidée en 2010 au terme d’un processus quasi inéluctable, la société renaît de ses cendres peu à peu sous l’égide de Franck Zins, le fils du fondateur, défenseur rigoureux et enthousiaste du patrimoine intellectuel familial. Libérée des lourdes contraintes industrielles des débuts, elle se concentre désormais sur le produit. Depuis un an, une boutique en propre a même ouvert ses portes dans le très chic VIIe arrondissement de Paris. Les jeunes gens s’y pressent, attirés par la justesse des coupes, mais aussi les clients historiques, heureux de retrouver la signature de la marque française, et une poignée de clientes intrépides auxquelles monsieur Zins a réservé quelques surprises.

Bernard Zins, l’ingénieur pantalonnier qui a du style

Ingénieur de formation, Bernard Zins a bâti sa réputation sur la technicité de ses pantalons et son souci constant d’équilibre. La nouvelle entité reprend scrupuleusement les mêmes recettes. Est-ce un mal, est-ce un bien ? Les matières cependant sont plus actuelles : flanelle légère, tweed lavé, mélange laine/polyester/Lycra (lavable/infroissable), gabardine de coton stretch (ma préférence allant aux velours de coton, faciles à accorder). Deux styles, ajusté et semi-ajusté, et une multitude de spécificités « maison », tels la poche cavalière ou le pli français. En regardant les photos suivantes, vous serez attentifs au nombre élevé de détails structurants. Autre élément à garder en tête : le repassage en cours de confection. C’est lui qui donne vie au vêtement. PT Pantaloni Torino et Incotex n’ont qu’à bien se tenir.

Bernard Zins / Maison Zins
11, rue de Luynes
75007 Paris
Contact : http://www.zins.com/fr/contactez-nous

Site : http://www.zins.com.

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Hidden tracks : l’autre sélection de pantalons Bernard Zins

Sachant que d’autres tissus étaient disponibles, plus typiques, un peu moins dans l’esprit du temps, je ne pouvais me contenter de rendre compte de la collection Bernard Zins en cours. Pour bien faire, je me suis donc rendu au showroom pour juger sur pièces. Bien m’en a pris, même si le cadre de cet article ne me permet pas de tout montrer. Certains des modèles photographiés ne sont pas exposés en boutique, faute de place ; d’autres ne sont encore que des prototypes. En fonction des marchés et des revendeurs, la maison n’hésite pas à adapter son offre. Tissus écossais et tartans reflètent les besoins d’une clientèle plus traditionnelle ; à moins qu’ils n’anticipent une mode à venir (très prisés au Japon, ils n’ont en vérité plus rien à voir avec l’anglomanie galopante des années 1960 ou 1980). Une excellente nouvelle, qui va de pair avec un progrès général dans la connaissance du vêtement : comme me l’a confirmé M. Franck Zins, une part non négligeable de la clientèle réclame désormais des tissus « pointus ». Une tendance appelée à s’accentuer au fil des saisons.

La première série de photos montre une vraie flanelle, lourde, et fatalement plus chère que celles habituellement vendues en confection.

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6 Responses to Bernard Zins, pantalonnier, Paris

  1. François dit :

    Bonjour M. Le Cam,

    Excellent article. Merci. Savez-vous si Zins proposent des pantalons avec pattes de serrage (« side adjusters » comme disent les Anglo-Saxons) ?

    Bien à vous,

    François

  2. gerard dit :

    Propriétaire d’une boutique, je vendais des pantalons ZINS en 1988. Une fabrication remarquable
    Bravo pour continuer et valoriser une marque française.

  3. pernette dit :

    peut on vraiment trouver à Paris un pantalon B ZINS femme?
    J’en ai eu deux il y a bien quinze ans mais tout s’use et avec l’âge on se déforme.
    J ‘irai bientôt à Paris merci de m’indiquer les boutiques où trouver ces pantalons (chauds) pour l’hiver.

    Merci de me répondre

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